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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 14:01
  Société - Afrique du Nord - Tunisie - Religion

La tolérance religieuse en Tunisie menacée
Comment enrayer la montée de l’islamisme radical ?
Par Mourad Sellami, journaliste tunisien, avec la collaboration d’Un Monde Libre

En Tunisie, les synagogues juives et les églises chrétiennes côtoient les mosquées. Les minorités, juive et chrétienne, pratiquent librement leurs cultes religieux. Ce constat de tolérance est assuré par la Constitution qui garantit l’inviolabilité de la personne humaine, assure la liberté de conscience et protège le libre exercice des cultes. Mais un islam de tolérance et d’ouverture a été mis en péril ces dix dernières années par la montée en puissance de l’islamisme radical dans le monde arabo-musulman.

Des dizaines de jeunes Tunisiens ont rallié les aires de combat en Afghanistan, en Tchétchénie ou en Bosnie, comme aujourd’hui en Irak. A l’intérieur du pays, les « kamis » (robe afghane) ont fait, timidement, leur apparition dans les rues des villes tunisiennes depuis quelques années, en signe d’approbation pour ces idées extrémistes. Chez les femmes, les voiles islamiques commencent à prendre la place du « safsari » tunisien traditionnel.

Ce changement inquiète nombre de Tunisiens car il touche à la base de leur société, fondée sur la diversité religieuse et sur une législation – presque – laïque ; deux principes aujourd’hui attaqués par les musulmans radicaux qui les considèrent comme incompatibles avec l’islam.

Car où trouve-t-on encore aujourd’hui dans le monde arabe une communauté juive de près de six mille personnes ? En Tunisie, cette dernière réside en partie dans l’île de Djerba ; ainsi qu’une communauté chrétienne dont le nombre dépasse les vingt mille entre catholiques, protestants et Grecs orthodoxes. Elles partagent toutes un respect mutuel de la culture et des rites de chacun à tel point que les Tunisiens musulmans assistent aux fêtes chrétiennes et juives, surtout Noël et le pèlerinage judaïque à la Gheriba (Djerba).

Préserver les acquis de la politique de tolérance

Cette approche tolérante et libérale concerne aussi le statut de la femme. Le premier président de la Tunisie Habib Bourguiba a promulgué en 1956 le Code de Statut Personnel « CSP » : l’unique législation instituant la monogamie dans le monde arabo-musulman. Le CSP a été encore renforcé par l’actuel président Ben-Ali. Par ailleurs, la Tunisie est l’un des rares pays au monde où il n’y a pas de mariage religieux. Seule une autorité civile peut proclamer le mariage même s’il se déroule, parfois, dans une mosquée.

Ces acquis, les Tunisiens ne sont pas prêts à les perdre face à la montée d’un islamisme radical qui se sert des programmes satellitaires pour condamner la liberté de culte et la présence de touristes non musulmans en Tunisie, ainsi que pour appeler à mettre un terme aux lois laïques. La société civile défend la modernité sociale et la tolérance. Des colloques ont été organisés par les universités sur la coexistence des religions et le respect de la différence culturelle. Des dizaines de pétitions ont circulé pour affirmer l’attachement aux acquis de la femme tunisienne et ont appelé à les renforcer.

Le pouvoir politique, lui, a adopté une attitude sécuritaire . Il a mis en veilleuse toutes les activités et les revues qui risquent de se faire noyauter par les intégristes, interdit les manifestations religieuses comme les cercles d’explication de l’Islam et des paroles du prophète Mohamed, restreint l’utilisation des mosquées aux cinq prières quotidiennes, écarté des prêches du vendredi*** les Imams dont l’appartenance intégriste est soupçonnée. Il a même interdit le port du voile aux femmes dans les établissements scolaires, universitaires et administratifs.

Engager une lutte de fond

Pour de nombreux observateurs des droits humains, ces mesures coercitives laissent la part belle à l’arbitraire et font peu cas de la liberté individuelle de culte. Or c’est en donnant le rôle de la victime aux intégristes, qu’elles renforcent l’attrait de l’extrémisme aux yeux des jeunes en quête d’identité ou d’opposition et ne font que contrer de manière apparente la montée du phénomène.

Une lutte de fond, basée sur un argumentaire religieux tolérant, est nécessaire pour éradiquer les ramifications de l’intégrisme au sein de la société. Il faudrait exploiter la modération de l’Islam malékite et puiser dans la culture populaire tolérante pour clamer la coexistence pacifique de toutes les couches sociales et le respect de l’autre dans la différence. La Tunisie a toujours été un carrefour des civilisations. Cette richesse culturelle aiderait à favoriser la coexistence de toutes les cultures et les religions dans le respect mutuel.

Seul ce discours permettra d’éviter l’éventuel sentiment de compassion que pourraient susciter des extrémistes qui veulent semer la discorde dans la société en qualifiant de mécréants ceux qui ne les suivent pas. Une attitude trop dure ferait courir le risque que ces salafistes soient pris pour des victimes de l’intolérance, punis pour leur conviction religieuse.

Le combat pour la tolérance en Tunisie vit, aujourd’hui, une autre phase plus nuancée que celle qui a été menée pour la libération de la femme. Et c’est, encore et toujours, par la force de l’argument qu’il est impératif de la mener et de la réussir.


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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 14:59
Le "non-Maghreb" est un gâchis socio-économique, selon un ministre marocain

 

 

SKHIRAT (AFP) — L'incapacité des cinq pays du Maghreb à réussir leur intégration constitue "un gâchis socio-économique" a affirmé vendredi à Skhirat (sud de Rabat) le ministre marocain des Affaires étrangères Taïeb Fassi-Fihri.

"Le Maghreb est une opportunité de développement et de création de richesse, et le non-Maghreb est un gâchis socio-économique", a déclaré M. Fassi-Fihri à l'ouverture d'un colloque sur le thème "Maghreb 2030, partenariat euro-méditerranéen", organisé par le Haut Commissariat au plan (HCP).

"Le Maghreb est (aussi) un impératif sécuritaire contre le terrorisme, le phénomène migratoire, les trafics illicites et la drogue, face auxquels aucun Etat maghrébin ne gagnera seul", a-t-il ajouté.

"L'UMA (Union du Maghreb arabe, créée en 1989) va avoir bientôt 20 ans, et elle tarde à se déployer, à être débloquée, à défaut d'une volonté politique résolue des cinq Etats membres " (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie), a-t-il dit.

Réitérant le soutien du Maroc au projet d'Union pour la Méditerranée lancé par le président français Nicolas Sarkozy, M. Fassi-Fihri a affirmé que "le Maghreb ne peut jouer son rôle dans la coopération euro-méditerranéenne que si les frontières sont ouvertes, si les passions s'apaisent", faisant allusion à la frontière algéro-marocaine fermée depuis 1994.

"Le Maghreb doit aller vers davantage d'intégration", a déclaré de son côté Pascal Lamy, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un message vidéo aux participants. "Allez plus loin entre vous, car le commerce, qui constitue une dimension essentielle de l'économie, demeure étrangement limité", a-t-il ajouté.

Bien que des pays arabes soient de grands exportateurs de pétrole, les services représentent la moitié du PIB du monde arabe et le premier pourvoyeur d'emplois, a souligné M. Lamy.

"Au Maghreb, ce que les économies ont en commun, c'est leur dépendance du commerce international, qui est vital pour votre région", a-t-il dit.

Le "non-Maghreb" coûte 2 points de croissance annuelle aux cinq économies, le commerce intermaghrébin ne représente que 2% du total, l'investisement intermaghrébin est marginal et le "point noir", c'est un taux de chômage moyen de 16%, a déclaré Abdellatif Jwahri, gouverneur de la banque centrale du Maroc.

Ce colloque de prospective auquel ont été invités pour deux jours des experts maghrébins et européens vise notamment à dégager "des plateformes pour des partenariats entre organismes publics et privés au Maghreb et en Méditerranée", indiquent les organisateurs.

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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 14:45
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Par Moncef Marzouki

Bachar Al Asad, en Syrie, Hosni Moubarak en Egypte, Mouammar Kadhafi en Libye, Abdelaziz Bouteflika en Algérie, Omar Al Bachir au Soudan, Ali Abdallah Salah au Yémen, comme Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie, n’envisagent nullement de passer la main. Des pseudo élections trafiquées, au vu et au su de tout le monde, leur permettent de légaliser leur illégitimité. Le chef chronique assiégé, assiège la société par ses armées policières. C’est la lutte à mort entre un homme terrorisé par son peuple et un peuple terrorisé par son tyran. Dans tous ces pays c’est l’impasse, tant les régimes en place, comme le dit le politologue Olivier Roy, sont irréformables.

L’année dernière, à cette même époque, les Mauritaniens ont organisé pour la première fois de leur histoire une élection présidentielle parfaitement libre et honnête, fait unique dans les annales du Monde arabe.

Quelle évaluation pouvons-nous faire aujourd’hui de cette première ?

Serait-ce là la fameuse hirondelle annonçant un printemps démocratique dans la seule région du monde restée totalement réfractaire à la vague de démocratisation.

Tous mes interlocuteurs étaient d’accord sur le fait, qu’en matière de libertés publiques, le retour du bâton craint, une fois éteinte les lampions de la fête, ne s’est pas produit.

Mais beaucoup de représentants de la "société civile" semblaient dubitatifs quant à l’enthousiasme soulevé par l’expérience mauritanienne dans les pays arabes.

Leurs arguments appelant à tempérer cet enthousiasme sont les suivants :

- D’une certaine façon, les caciques de la dictature déchue n’avaient pas le choix, surtout après la tentative de putsch de 2003, que d’organiser leur propre soulèvement et sauver leurs propres têtes et privilèges en sacrifiant le dictateur devenu un fardeau pour le système.

- C’est le candidat du régime de l’époque, soutenu par la caste militaire, toujours omnipotente, qui l’a emporté et non le candidat de la "vraie alternance".

- Certes les formes électorales ont été respectées, mais la lutte n’a pas tourné autour de programmes politiques. Les déterminants ont été l’argent et le clientélisme tribal et ethnique.

Il est exact que sans l’intervention en sous main des militaires, le candidat de l’opposition aurait eu de meilleures chances de l’emporter, sans que cela soit absolument certain.

Nul doute aussi que la campagne a été très largement clientéliste et non programmatique. Il faut rappeler aussi que les officiers mauritaniens responsables du putsch avorté de 2003, poursuivis, lourdement condamnés et chassés de l’armée, n’ont pas été à ce jour réintégrés ou indemnisés par leurs collègues qui ont réussi ce qu’ils ont tenté avant eux : débarrasser le pays de la dictature.

Ceci étant dit, empressons-nous de rendre justice aux Mauritaniens.

Il est douteux que la quantité d’argent, ou de manipulation de toutes sortes, ait été plus importante que dans des pays plus chevronnés dans le jeu électoral.

Pourquoi les Mauritaniens devraient-ils davantage se justifier de leurs « identarismes » que les Corses, les Basques ou les Bosniaques ?

De toutes les façons l’apport de l’expérience n’est ni dans la qualité de l’organisation de la consultation, ni dans celle des débats ou des candidats. Il est dans le fait d’avoir débloqué, au coût le plus faible, une situation dangereuse dans laquelle vit aujourd’hui la quasi-totalité des pays arabes.

La Tunisie est conviée en 2009 à sa cinquième mascarade électorale en vingt ans, et instituant de facto la présidence à vie. Ce n’est pas le seul exemple d’un pays bloqué par un système politique, lui-même bloqué par un homme sans solution autre que de continuer à tenir la queue du tigre le plus longtemps possible.

Bachar Al Asad, en Syrie, Hosni Moubarak en Egypte, Mouammar Kadhafi en Libye, Abdelaziz Bouteflika en Algérie, Omar Al Bachir au Soudan, Ali Abdallah Salah au Yémen, comme Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie, n’envisagent nullement de passer la main. Des pseudo élections trafiquées, au vu et au su de tout le monde, leur permettent de légaliser leur illégitimité. Le chef chronique assiégé, assiège la société par ses armées policières. C’est la lutte à mort entre un homme terrorisé par son peuple et un peuple terrorisé par son tyran. Dans tous ces pays c’est l’impasse, tant les régimes en place, comme le dit le politologue Olivier Roy, sont irréformables.

A travers l’histoire ce genre de situation se débloque normalement par la révolution ou par l’assassinat du tourmenteur de son peuple. Le sang coule, et il arrive qu’il coule à flots et pendant longtemps comme c’est le cas aujourd’hui en Irak. On oublie que les malheurs de ce pays sont largement dus à la dictature de Saddam Hussein et au processus de son élimination.

Le coût d’une insurrection populaire semble actuellement trop élevé pour les peuples arabes, surtout au vu de la malheureuse expérience algérienne. D’où leur attentisme actuel. Mais une telle attitude ne pourrait être tenue très longtemps car tous les problèmes en suspens ne font qu’empirer. En Egypte, on commence à s’entretuer dans les files pour acheter du pain.

La violence contenue par la répression, n’est pas annulée. On ne fait que reporter son explosion.

C’est dans ce contexte lourd de toutes les menaces, que l’expérience mauritanienne prend toute son importance.

Celle ci ne tient pas tant dans le putsch militaire organisé par les plus proches collaborateurs du dictateur, solution tant de fois utilisée dans le Monde arabe. Elle est dans le fait que les militaires aient accepté de remettre réellement le pouvoir dans les mains du suffrage universel.

Nul ne doute aujourd’hui que cette décision n’a pas été facile à prendre, que la tentation de s’accrocher au pouvoir a été forte, que celle de le récupérer n’est pas moins tenace.

Il n’en demeure pas moins que le dictateur a été renvoyé sans bain de sang, qu’on n’a pas assisté à des purges vengeresses, que des élections honnêtes ont permis de désamorcer la grave crise politique du pays, ce qui lui a permis de concentrer son énergie sur les graves problèmes socio-économiques dans lesquels il se débat.

La question immédiate qui vient à l’esprit est simple : Ce modèle peut-il être reproductible dans les autres pays arabes ?

Nul ne connaît évidemment la réponse puisque l’on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Au lieu de se laisser aller aux supputations, il faudrait se poser une question plus inquiétante : quelles autres alternatives ont les pays arabes en dehors de la solution mauritanienne ?

Là, la réponse est évidente : la lente agonie de sociétés bloquées, et/ ou la violence.

Si telles sont les deux alternatives, on comprend pourquoi cette solution mauritanienne doit être une priorité absolue tant pour les "sociétés civiles", que pour les femmes et les hommes de bon sens au sein même de l’Etat totalitaire, sans parler des protecteurs occidentaux, qui dans leur obsession sécuritaire n’ont pas arrêté de prendre les pyromanes pour les pompiers.

Par Moncef Marzouki : (Président du Congrès pour la République (CPR, Tunisie), ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et de la Commission arabe des droits de l’homme (CADH/ACHR) : www.moncefmarzouki.net.

Source : Bladi DZ

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 00:05

dimanche, 18 mai 2008

Que vaut un Arabe ?

«L’artifice se dément toujours, et ne produit pas longtemps les mêmes effets que la vérité».

Louis XIV

6d3942a067fbcaaabaffc1da71de6b87.jpegLes régimes arabes sont impayables, incorrigibles, et, de plus, la majorité d’entre eux ont tellement de ressemblances et d’affinités qu’ils seraient interchangeables. Le premier prêterait son pays à un autre, le troisième ferait un stage de zaïmisme au pays du quatrième qui irait se reposer en Europe, les gens ne verraient aucun changement, ne seraient pas surpris pour un centime dans la monnaie de n’importe quel pays arabe. Leur monnaie n’étant vendable dans aucune Bourse au monde pourrait, elle aussi, servir dans n’importe quelle capitale arabe. Mais pourquoi ne choisissent-ils pas une seule monnaie ? Le dihari par exemple. Même sur une simple détermination d’une monnaie, ils ne tomberont jamais d’accord.

Les citoyens arabes n’ont pas les mêmes droits que les électeurs qui habitent l’Europe, les USA, l’Australie ou la Norvège. Sur l’échelle des êtres humains, les citoyens arabes sont au bas de l’escalier. Combien y a-t-il d’Arabes dans des prisons à travers le monde pour divers motifs ? La Ligue arabe n’a évidemment aucun recensement, aucun fichier, aucune diplomatie pour rechercher et défendre ses ressortissants qui croupissent sur la vaste terre des pays développés. Une franco-colombienne, donc Française à moitié, est retenue prisonnière, captive des Farc. Toute la France, gouvernement, médias, partis, intellectuels, société civile, ONG, tout un pays s’est concentré pour faire bouger le monde entier, pour une seule personne dont personne, à part sa famille et des cercles restreints, ne sait si elle a un seul passeport ou deux. Des otages européens ont été retenus dans un pays ou un autre. Toute l’Europe se lève comme un seul homme pour faire pression tous azimuts pour faire libérer des femmes et des hommes et les ramener dans leur famille, dans leur pays, dans leur profession. Selon la presse algérienne, des Algériens sont détenus dans un pays «frère» sans que l’on sache pourquoi et comment. Dans un pays «frère», les choses peuvent paraître plus aisées pour que des avocats et les familles leur rendent visite, voient leur état de santé et exigent un procès équitable selon les charges qui pèsent sur eux. En France, les aventuriers de «l’Arche de Zoé» ont été rapidement transférés en France pour y purger des peines, être «graciés» et parler librement dans les médias de leur pays, en ayant au préalable fait un pied de nez à un gouvernement africain. Les leçons et les exemples sont très nombreux et attestent de l’importance accordée à l’être humain, à un citoyen selon qu’il soit arabe, africain ou «toubab».

La guerre civile est sporadique au Liban. Des hommes en uniforme sont tués chaque semaine en Algérie. La famine et les émeutes sévissent en Egypte. Le Soudan et le Darfour sont des zones dangereuses pour leurs habitants et pour les étrangers. La Syrie, dont une partie du territoire est toujours occupée, est prise en tenaille par les Israéliens et l’Amérique officielle. Les Palestiniens, pour manger, s’éclairer, se soigner, se marier ou enterrer leurs morts, dépendent du seul bon vouloir de l’armée israélienne qui, un jour, va leur rationner l’oxygène. Que font les zaïms arabes du haut de leur superbe impuissance ? Ils regardent, impuissants, répriment leur jeunesse, leurs chômeurs et leurs affamés, tout en regardant d’autres pays aller à pas de géant vers l’avenir qui sera de plus en plus indépendant des énergies fossiles, grâce à la recherche et à l’innovation.

Pris sous n’importe quel angle, le monde arabe est prisonnier de gouvernances «royales», foncièrement tournées vers le passé, la zaouïa du coin qui ne produit aucune réflexion, aucun brevet, aucun projet pour l’environnement, aucune réforme pour le sport national qui aurait bien besoin de l’argent que les doctes chefs d’appareils spirituels et «politiques» se disputent à coups de scissions comme n’importe quelle formation politique de pays sous-développés. De rares pays échappent aux normes archaïques. Il y a ceux qui construisent le plus long pont du monde, de quarante kilomètres, planté dans la mer, alors que d’autres cumulent les bidonvilles et des transports collectifs répugnants. Ces rares pays peuvent faire la fierté de leur jeunesse et faire rêver celle de la Tunisie, de l’Egypte, de l’Algérie, du Maroc, du Soudan, etc.

Lorsque des franges d’une population juvénile sombrent dans les rêveries d’exil, la drogue, avec des taux de suicides terribles, les gouvernants regardent avec superbe leur nombril, la cohorte de courtisans avides de postes dont l’ambition suprême est de côtoyer ceux d’en haut enfermés dans des réduits à forte teneur consanguine au plan des appétits. Lorsque les élites s’en vont là où le travail et la créativité sont respectés, où les enfants s’épanouissent, où les hôpitaux sont propres et humanisés, les décideurs arabes cultivent le béton, la pollution et la dépendance alimentaire, médicale... Alors, imaginons que la Ligue arabe, sur un budget spécial consenti par les Etats, recrute une pléiade des plus grands avocats du monde pour défendre chaque arabe enfermé en Europe, aux USA, en Australie ou n’importe où dans le monde, et donner un peu plus de dignité aux citoyens qui seraient fiers d’être arabes. Imaginons un réseau de TGV financé par les entreprises privées et publiques qui relierait toutes les capitales du monde arabe, sans visa, sans tracasseries et humiliations policières aux frontières. Si les rêves sont permis, il leur faut des leaders politiques qui aient ces mêmes rêves.

Le Quotidien d’Oran - par Abdou B.

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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 23:38
Nicolas Sarkozy veut moderniser la déclaration des droits de l'Homme de 1789

 

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Pour mieux comprendre cet article, consultez notre dictionnaire
démocratie
marché
mondialisation
patrie des droits de l'homme



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Après ses déclarations sur les progrès "fulgurants" des droits de l'homme en Tunisie et aussi l'analyse de la situation en Chine, "sur la route de la démocratie" selon son émissaire Jean-Pierre Raffarin, le président de la République a demandé à Rama Yade de réfléchir à une loi de modernisation des droits de l'Homme afin de mettre le texte vieilli de 1789 en adéquation avec les pratiques contemporaines des pays économiquement amis de la France.

C'est Adophe-Bénito Dubonchoix, bien connu de nos lecteurs, qui a été missionné pour constituer une commission devant formuler "des propositions concrètes" pour une réforme constitutionnelle qui permettra à plat la déclaration des droits de l'Homme.

D'ores et déjà, des sources bien désinformées proches de l'Elysée ont accepté de nous confier en exclusivité les grandes lignes de la future réforme qui permettra de faire entrer définitivement la Patrie des Droits de l'Homme dans le 21ème siècle.

L'introduction du texte de 1789 sera modifiée : "il n'y a plus lieu aujourd'hui de considérer que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics alors que ceux-ci sont causés par les entraves archaïques imposées au développement harmonieux et mondialisé de l'économie de marché", analyse un proche de la commission Dubonchoix.

Le nouveau texte commencera donc ainsi : "Les Représentants de la France qui paie l'ISF, constitués en Commission, considérant que les entraves à l'économie de marché mondialisée sont les seules causes des malheurs des actionnaires, ont résolu de simplifier la déclaration dite des Droits de l'Homme pour permettre le meilleur développement possible du bonheur des nantis".

L'article 1 est déjà prêt : "Les salariés naissent égaux en devoirs vis-à-vis des actionnaires. Les distinctions sociales sont fondées sur le taux d'imposition marginal."

Le nouvel article 2 est lui aussi déjà rédigé : "Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la consommation, le salariat dans les conditions fixées par les actionnaires et la soumission à l'autorité patronale."

Adolphe-Bénito Dubonchoix nous indique que tous les articles n'ont pas encore été "simplifiés" aussi précisément et annonce un véritable débat d'idées "sur le fond" pour achever de revisiter les notions qui empêchent aujourd'hui une véritable mondialisation heureuse. Les nombreux articles qui évoquent la liberté pourraient ainsi être purement et simplement abrogés, puisque "la seule liberté qui importe est celle des actionnaires". Nicolas Sarkozy a demandé "la plus extrême exigence qualitative" à la commission Dubonchoix sur ce sujet.

La commission aura aussi à traiter des problèmes philosophiques, par exemple pour rénover les actuels articles 10 et 11 : "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi" et "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi".

Adolphe-Bénito Dubonchoix a fait part au Président de la République de son scepticisme quant à l'utilité de ce type d'article qui ouvre, selon lui, une porte à la contestation dangereuse de l'idéologie libérale mondialisée.

Pour Nicolas Sarkozy, la liberté d'opinion religieuse est en effet "dangereuse pour l'ordre social" et va à l'encontre de sa volonté de "remettre à plat la laïcité à la française et de redonner aux Eglises (sans oublier l'Opus Dei, les Frères Musulmans, les Scientologues...) leur juste place, définie par lui-même et les actionnaires".

Plus radical encore, le président de la République se fait intransigeant quant à la suppression de l'article 11 : "il est exclu que l'on puisse parler, écrire ou imprimer librement, c'est beaucoup trop dangereux". Et d'ajouter que "même Paris Match a pu poser des problèmes de fiabilité dans le passé récent".

Les députés UMP ont manifesté leur "agacement" face à ce nouveau projet de révision constitutionnelle qui compromet un peu plus leur réélection en 2012.

Le parti socialiste a pour sa part souhaité ne pas répondre à nos questions, estimant que "on y verra plus clair après le congrès de 2011".

Fort de ces soutiens, Nicolas Sarkozy réfléchit déjà aux prochaines réformes : la suppression de l'enseignement de la philosophie, devenu obsolète puisqu'il sert à réfléchir, ainsi que de l'histoire, puisque "de toute façon, il n'y a eu que des nazes et des pauvres cons avant moi".

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 21:26
بعد مرور 60 عاما على النكبة أين نحن من تحرير الأرض والإنسان العربي ؟
 
 

في مثل هذا اليوم 15 ماي 1948 أعلنت العصابات الإرهابية الصهيونية عن تأسيس دولة الكيان الصهيوني بفلسطين المحتلة . وكان ذلك بتدعيم  وتشجيع من الاستعمار والامبريالية والتي كانت على رأسها في تلك الفترة الإمبراطورية البريطانية وفرنسا كقوتين عظميين  وقد بدأت العصابات الصهيونية  المتعددة كعصابة شتييرن والارغون والهافانا التي تأسست في مؤتمر بال بسويسرا سنة  1897الذي اشرف عليه الزعيمين  هرتزل  وروتشلد اكبر أثرياء اليهود  تنشط بحماية وتغطية  من بريطانيا . وتدعو إلى هجرة اليهود تحت غطاء ديني مستغلة الديانة اليهودية تحت ذريعة ارض الميعاد وشعب الله المختار  وارض إسرائيل الكبرى من الفرات إلى النيل .وقد تخرج العديد من الإرهابيين الصهاينة نذكر منهم ميناحيم  بيغن الذي اشرف على مجزرة دير ياسين  وجزار صبرا وشاتيلا الإرهابي شارون  وقاتل الأطفال والذي قضى ببتر أيادي شباب الانتفاضة الأولى وقاتل أبو جهاد المجرم باراك وبن غوريون  وغيرهم كثيرون .                                                                                                        
كانت بريطانيا في عهد الانتداب على فلسطين  سنة 1918 تؤيد كل أعمال هذه العصابات  بكل الطرق والوسائل  وخاصة تسهيل الهجرة اليهودية وبيع الأراضي  من الأهالي سواء بالترهيب أو الترغيب . ويذكر  الكاتب شفيق الرشيدات في كتابه الصادر عن مركز دراسات الوحدة العربية  : فلسطين تاريخا وعبرة ومصيرا ما يلي :فقد دخل البلاد بين عامي 1919 و 1943 -381.873 يهوديا كان من بينهم 142.322 بولنديا و..051 45 ألمانيا  و223.  31سوفياتيا و9908 نمساويا .......- إلى أن يقول  : هذه لمحة موجزة عن أساليب بريطانيا في تهويد فلسطين وعن نوعية المهاجرين اليهود وعددهم خلال هذه الفترة الوجيزة. فإذا عرفنا أن سكان فلسطين عام 1918 كان700 ألف نسمة منهم 650الف عربي وخمسون ألف يهودي أدركنا الخطة المجرمة التي رمت  إليها بريطانيا من عملية التهجير الواسعة السريعة .                                             .                                                                      
ولا يخفى على احد ذلك الوعد المشئوم الذي أعطاه وزير الخارجية البريطاني آنذاك بلفور والذي وعد العصابات الصهيونية بإنشاء وطن قومي لليهود في 2 نوفمبر 1917 بإعطاء ارض لمن يستحقها تحت خرافة :-ارض بلاشعب لشعب بلا ارض    -ويقول الدكتور علي محجوبي في كتابه : جذور الاستعمار الصهيوني بفلسطين في ما يخص الانتداب البريطاني والاستيطان الصهيوني بفلسطين : -كما عملت الحكومة البريطانية على إقرار وعد بلفور من طرف القوى العظمى.ووقع ذلك في مجلس الحلفاء الذي أكد في اجتماعه بسان ريمو على تطبيق هذا الوعد....ثم حرصت بريطانيا على أن ينص صك الانتداب الذي صدر عن عصبة الأمم في 24 جويلية 1922 على تنفيذ وعد بلفور وتسهيل هجرة اليهود إلى فلسطين ... فكان أول مندوب سامي تعينه بفلسطين اثر إنهاء الحكم العسكري في شهر جويلية 1920 هو هربرت صموئيل وهو يهودي من أنصار الصهيونية كان قد قدم في شهر جانفي 1915 مذكرة إلى وزارة الخارجية يدعو فيها إلى ضرورة ضم فلسطين إلى الإمبراطورية البريطانية لدعم الحركة الصهيونية...-
إلا أن ذلك لم يكن بمعزل عن الكفاح المبكر الذي بدأه شعبنا في فلسطين في شكل مظاهرات واحتجاجات وإضرابات عامة  خلفت العديد من الشهداء . وفي كل مرة يتطور العمل الكفاحي ضد الهجرة المستمرة لليهود والتفويت في الأراضي غصبا للجالية اليهودية التي لقيت كل الدعم وال المساندة  من المندوب السامي البريطاني ويذكر الدكتور علي محجوب في المرجع السابق – كما منح هربرت صموئيل بعض الشركات اليهودية امتيازات استثمارية مثل امتياز كهرباء فلسطين وامتياز معادن البحر الميت وسن كذلك قوانين لحماية الصناعة اليهودية....-وقد واجهت بريطاني هذه الثورات والاحتجاجات المستمرة في كل مرة باتفاقيات عرفت بالكتب البيضاء حيث أصدرت الكتاب الأبيض لسنة 1922 ثم الكتاب الأبيض لسنة 1930 وأخيرا الكتاب الأبيض لسنة 1939 وكل هذه الكتب تشترك في صيغة واحدة وهي طمأنة العرب و الفلسطينيين خاصة ببعض الحلول المؤقتة التي تشدد على الهجرة اليهودية وعلى عدم التفويت بفلسطين لليهود  وهي كلها خدع لتهدئة الرأي العام العربي  هروبا من المقاومة العنيدة التي أبداها و لاسيما في ثورة 1936 التي قادها الشيخ عزا لدين القسام  ومما تجدر الإشارة إليه في هذه الكتب البيضاء هو التنصيص على -1- وضع حد لإجلاء المزارعين العرب عن أراضيهم وإعادة فتح البنك الزراعي وتحسين أحوال العرب المعاشية والزراعية                                                                          
2-اصدر بيان صريح عن الهجرة اليهودية بقصد وضع حد لتكرار الزيادة من الهجرة3- وأوردت اللجنة العبارة التالية تحت عنوان الحكم الذاتي -:أن الشعب العربي متحد اليوم في مطالبته بحكومة نيابية, وقد يجوز......-وتحت وطأة الثورة العربية واكتساحها اضطرت الحكومة البريطانية إلى المضي في دراسة توصيات اللجنة المذكورة . فعينت لجانا فنية لدرس مواضيع الهجرة وانتقال الأراضي كانت منها لجنة السير هوب –سمبسون ,الخبير البريطاني بشؤون الأراضي ....-مأخوذ من كتاب شفيق الرشيدات المشار إليه سابقا  صفحة   90
تواصل الصراع على هذا المنحى في حركة مد وجزر بين المقاومة العربية من جهة والاستعمار البريطاني وحليفه العدو الصهيوني من جهة أخرى . وشهدت المقاومة تطورا غير مسبوق إذ أصبحت بعد استنفاذ كل التحركات ذات الطابع السلمي المدني حركة مسلحة بدأت في الريف  وفي هذا الإطار يقول الدكتور علي المحجوبي في نفس المرجع السابق :لقد اندلعت هذه الثورة في 15 افريل 1936 وبدأت باشتباكات بين الفلسطينيين والصهاينة وذلك اثر تشكيل عصابات عربية للتصدي للوضع المتردي الذي كانت عليه البلاد من جراء استفحال الهجرة اليهودية والاستعمار الزراعي  والبطالة والمنافسة الأجنبية . واستأنفت هذه الاصطدامات بين العرب واليهود في 19 افريل 1936 عند حدود يافا- تل أبيب حيث احرق الصهاينة العديد من المنازل العربية  . واحتجاجا على هذه التصرفات دخلت مدينة يافا في 20 افريل 1936 في إضراب شمل أسواقها وميناءها. وفي نفس اليوم تشكلت بمدينة نابلس لجنة قومية عربية دعت إلى الإضراب العام في كامل البلاد تضامنا مع أهالي يافا . ثم تشكلت على هذا المنوال لجان في مدن فلسطينية أخرى بلغ عددها 22 وأيدت مواصلة الإضراب العام . وفي 24 افريل شكل بمدينة القدس جهاز خاص للإشراف على الإضراب العام ولجان لجمع التبرعات وإعانة المحتاجين لتمكينهم من الاستمرار في الإضراب في ص76  –إلى أن يقول في ص 78 أخذت الاضطرابات طابعا عنيفا وامتدت الثورة إلى الريف حيث أصبحت مسلحة. وتمثل ذلك علاوة على المظاهرات الشعبية العارمة في إطلاق النار  والقنابل على المراكز الحكومية وفي تخريب السكك الحديدية والطرقات وخط اانابيب الشركة العراقية للنفط. وفي المرجع السابق لشفيق الرشيدات  وفي صفحة 167 يقول في نفس الغرض:-فعلى اثر إعلان حاكم فلسطين العسكري نص وعد بلفور 1920, وتأكيده له كحقيقة واقعة تعمل بريطانيا على تنفيذها بكل الوسائل, هاجم العرب المهاجرين اليهود بالسلاح, وقتلوا عددا كبيرا منهم ودمروا مستعمراتهم.ولكن القوات البريطانية المحتلة أسرعت إلى نجدة اليهود وقضت على الثورة العربية المحدودة بقسوة وفضاعة......-                                                                                                             
هذا يؤكد على أن شعبنا العربي بفلسطين لم يكن يوما من الأيام بعيدا عن معركته في التحرر من العدو الصهيوني  بدليل انه وفي سنة 1921  يبرز مرة أخرى السيد شفيق في نفس الصفحة  من نفس المرجع كيف أن الصهاينة كادوا يفقدون الأمل  :- وعلى اثر نزول قافلة كبيرة من المهاجرين اليهود إلى ساحل يافا العام  1921هاجم العرب المسلحون اليهود في يافا ومنطقتها وفتكوا بقسم كبير منهم. وكادت هذه الثورة أن تقضي على آمال الصهيونية نهائيا في فلسطين , لو لا سرعة تدخل الجيش البريطاني لحماية مراكز المهاجرين وضرب الثورة بعنف ووحشية .-                                                                
ولان ميلاد الحركة الصهيونية كان في حضن الامبريالية والاستعمار فهي لم ولن تستغني يوما عن التحالف الاستراتيجي معهما سواء قبل تأسيس الدولة أو بعدها . فهي وان اختلفت معهما إلا من حيث التكتيك والشكل   فمثلا بعد دخول أمريكا في الحرب العالمية الثانية ولما تأكد للحركة الصهيونية بداية أفول نجم بريطانيا كقوة عالمية حيث يقول الدكتور المحجوبي في المرجع السابق :- وبرز التكتيك في المؤتمر الصهيوني العام الذي انعقد بمدينة نيويورك من 9 إلى 11 ماي 1942 بفندق بلتمور والذي أصبح يعرف بمؤتمر بلتمور . وقد أعلن هذا المؤتمر والذي طغى عليه يهود الولايات المتحدة الأمريكية عن التزامه بقرارات مؤتمر بازل .......وعبر المؤتمر من جهة أخرى عن مساندته للحلفاء وكذلك عن مطلب الحركة الصهيونية من غنائم الحرب وهو : جعل فلسطين دولة يهودية في بناء العالم الديمقراطي الحديث :.... وفي صفحة 86 من نفس المصدر للدكتور المحجوبي يقول –لذلك عملت على تكثيف نشاطها في الولايات المتحدة الأمريكية لتجعل منها وطنا جديدا يعينها على تحقيق هدفها المتمثل في قيام دولة يهودية بفلسطين  . فلا جرم إذن أن ينتقل خلال الحرب العالمية الثانية الثقل السياسي والدعائي الصهيوني من بريطانيا العظمى إلى الولايات المتحدة الأمريكية – وبالفعل منذ الحرب العالمية الثانية وسقوط الإمبريالية العجوز  أصبحت الامبريالية الأمريكية الحليف الاستراتيجي في السر والعلن للكيان الصهيوني وهذا لا يعني  اختفاء الدور الذي مازالت تلعبه الدول الغربية مجتمعة إلى جانب الحركة الصهيونية وعلى رأسها كل من بريطانيا وفرنسا . فإذا كان تكتيك بريطانيا في الكتاب الأبيض  الثالث هو الاستجابة للثورة العربية في ما يخص مواجهة الهجرة اليهودية  وبناء المستوطنان  والتساهل في بيع الأراضي  فهو من اجل توفير الظروف الملائمة للحركة الصهيونية عالميا خاصة غداة الحرب العالمية الثانية  وإيجاد الصيغة المقبولة باسم فرار التقسيم  الصادر عن الجمعية العامة للأمم المتحدة في 29 نوفمبر 1947 أولا  والذي يدعو إلى دولتين  : الدولة اليهودية والدولة الفلسطينية   والذي مثل السند القانوني لمجلس الأمن  والجمعية العامة لدراسة الخطوات التالية :                                                                                                
- إنهاء حالة الانتداب البريطاني                                                                                       
- خطوات تمهيدية للاستقلال                                                                                            
- التصريح بالإعلان عن تأسيس الدولة اليهودية .                                                                   
هذا ويشمل هذا القرار العديد من الفصول  . انظر المرجع السابق للدكتور علي المحجوبي في الصثفحة163 ويصف الدكتور شفيق الرشيدات في المرجع السابق وضع العرب شعوبا وحكومات حيث ذهلوا بهذا القرار  فيقول . – كان صدمة عنيفة للعرب’ نزل على رؤوسهم نزول الصاعقة في فلسطين وفي كل البلاد العربية . واستفاقوا مكن هول الفاجعة وذهول الكارثة فكانوا وحدهم في المعركة , فقد اتفق الشرق والغرب على تقسيم فلسطين واتفقت أمريكا والاتحاد السوفيتي على قيام الدولة اليهودية في فلسطين  . وكان عرب فلسطين أسرع من غيرهم في مقاومة قيام الكارثة , فهاجموا الإنكليز واليهود على السواء في جميع أنحاء فلسطين واشتبكوا في مصادمات ومعارك دامية مع المستعمرين والغزاة سلاحهم اليمان وبعض البنادق الألمانية والعثمانية القديمة. وعمت المظاهرات جميع أنحاء الوطن العربي.- وفي هذا الظرف العصيب تنادت المؤسسات العربية حكومات برلمانات وجماهير من اجل التعبئة العامة للدخول في حرب عربية ضد العدو الصهيوني  وكانت الجامعة العربية هي الإطار الذي تقررت فيه مساعدة الفلسطينيين بالمال والسلاح والمتطوعين الذين تدربوا في دمشق  ويقول الدكتور شفيق في هذا الغرض في نفس المرجع – وفي أوائل 1948, انتهت لجنة الجامعة العسكرية من إعداد وتدريب المتطوعين العرب في المعسكرات الخاصة التي إقامتها دمشق . وفي نفس الوقت دخلت فلسطين ثلاثة كتائب من هؤلاء المتطوعين بلغ عدد إفرادها ثلاثة آلاف مسلح أطلق عليهم اسم – جيش الإنقاذ العربي – وبما أن هذا العمل التطوعي فرضه واقع الجماهير العربية وإرادتها في القتال إلى جانب إخوانها العرب في فلسطين كان هذا العمل الذي تبنته الجامعة مرغمة  خارجا عن سيطرتها  . ولقد أبدع  المتطوعون العرب في فنون القتال والصمود مع إخوانهم في فلسطين وكبدوا العدو خسائر هامة بالرغم من استعمالهم لسلاح تقليدي  كبنادق الصيد  وغيرها  مما بحوزتهم  وكادوا أن يسقطوا قرار التقسيم  لولا تدخل بريطانيا عن طريق العملاء العرب في الأردن ومصر وعراق حلف بغداد السعودية  في إطار الجامعة العربية ف. فعمدت بريطانيا العجوز إلى تكتيكها المعهود وهو إعادة النظر في القرار في حين كانت خطتها العملية هي تسليم كل المناطق التي تسيطر عليها لليهود الصهاينة وحمايتهم في الأماكن التي تتواجد فيها مقاومة عربية . وقد تدخلت في العديد من المناسبات لحماية المهاجرين وقطعان المستوطنين من اليهود وكانت لهم الدرع الواقي فمثلا في مجزرة دير ياسين المشهورة أوائل سنة 1948 حيث ذبح الصهاينة 250 من نساء وشيوخ وقاموا بالتنكيل بهم  وحتى الجثث لم تسلم إذ شوهوها , وكان ذلك الحقد العنصري بغاية بث الرعب في أهالي فلسطين للهجرة  وكذلك فعلوا في قرية ناصر الدين من طبريا  وهذا كله جرى بمباركة بريطانيا ومساعدتها . كما عمدت بريطانيا على عزل المقاومة بمحيطها العربي الشعبي  فحاولت عزل كل اللجان الشعبية المقاومة  وأفرغتها من سلطات قرارها  وأوعزت للجامعة العربية بتبني المقاومة . وهكذا  وجدت العصابات الصهيونية نفسها في أمان فتمكنت من الاستيلاء على كل المدن الساحلية  من طرف القوة البريطانية إلى أن جاء اليوم المشئوم الذي أعلنوا فيه عن تأسيس الدولة الصهيونية .                   
وفي 14 ماي 1948 يصدر إعلان قيام دولة الكيان الصهيوني – إسرائيل –والذي يلخص فيه كل ما قام به الصهاينة من أنشطة وجمعيات ومنظمات بمساندة تامة من الحكومة البريطانية والدول الغربية  من اجل بلوغ هدفهم المنشود في تأسيس كيان قومي لليهود  . ونجد أول الموقعين على الإعلان دافيد بن غريون     وهكذا تعرفنا عن الوضع العالمي والظروف السياسية الإقليمية والعربية والدولية قبل وبعد الحرب العالمية الثانية التي أدت إلى تأسيس هذا الكيان الغاصب .                                                         
والآن نتساءل أين نحن العرب  من قضية شعبنا بفلسطين والتي عرفت باسم القضية المركزية للأمة العربية . وهذا يحيلنا إلى الواقع المر الذي عايشته المقاومة العربية في فلسطين قبل وبعد قرار التقسيم  والتآمر الذي قامت به الرجعية العربية ممثلة في الأنظمة العميلة  والتسهيلات التي لاقتها بريطانيا في تنفيذ مشروعها والمسرحية الهزلية التي قامت بها الدول العربية حينما قررت الدخول في حرب 1948 بأسلحة فاسدة وقيادات متورطة مع البريطانيين  مثل ما قيل عن -توفيق  أبو الهدى الذي كان يمثل الأردن في الجامعة العربية  وفي اجتماعات لجنة سياستها وهو الذي يشترك في وضع القرارات الوطنية العامة التي تعلن عزم البلدان العربية على مقاومة مشروعين مفاوضاته مع بيفن وزير الخارجية البريطانية  في اجتماعات لجنة الجامعة السياسية ووافق على قرار 12 افريل التاريخي باشتراك الجيوش العربية في معركة فلسطين ....-المرجع السابق لشفيق الرشيدات ص 208. ويضيف السيد شفيق في الصفحة الموالية :- وليس من المستبعد أو المستغرب أن تكون بريطانيا قد أجرت مكثل هذه المفاوضة السرية مع قطر أو أقطار أخرى من أقطار الجامعة العربية سواء عن طريق وفد لها في لندن أو عن طريق حكامها مباشرة بواسطة أو المعتمدين أو المبعوثين في العواصم العربية . –                                                       
أن هذه الحقيقة لتقف لوحدها شاهدة عن مدى  تورط الأنظمة العربية الرجعية في خيانة قضية الشعب والوطن والأمة .والأمر ليس علينا ببعيد في السيناريو الذي اعد لبغداد حتى نشهد اليوم احتلالها  من طرف الأمريكان والبريطانيين .إن الأنظمة الإقليمية  العميلة التابعة لأمريكا  هي التي أعطت الضوء الأخضر لأمريكا لتغزوه  باسم تهديد ه لجيرانه وامتلاكه الأسلحة الجرثومية والنووية . وها هو العراق المحتل يضاف إلى فلسطين المحتلة  بتواطىء سافر مع الأعداء ونحن لا نزال نتجرع  الهزيمة والخيبة من نفس الأطراف  . إن عدو الأمس هو عدو اليوم . إن الرجعية العربية هي التي حمت ولا تزال تحمي مشاريع الهيمنة  والغزو والاحتلال لوطننا  العربي الكبير . فالتحالف الطبيعي بين الرجعية والإمبريالية والاستعمار ضد طموحات الأمة في التحرر لا يزال هو الحاجز الذي يكبل جماهير الأمة العربية  ويمنعها من المشاركة في معركتها المصيرية من اجل  الحرية  والاشتراكية  والوحدة . فكيف لمواطن عربي  مغلوب على أمره مكبل بالاستبداد والدكتاتورية  أن يقف في وجه الاستعمار والصهيونية ؟                 
إن شعبا لا يستطيع فك أغلاله  وقيوده من الرجعية العربية الجاثمة فوق صدره  لا يستطيع أبدا أن يتحرر من الاستعمار والصهيونية .                                                                                             
إن شعبا  لا يؤمن بحقوقه المدنية بل يفرط فيها للرجعية العربية والمستبدين  لا يمكنه أن يتحرر من الاستعمار والصهيونية                                                                                                  .
إن شعبا يسكنه الخوف والقهر من جبروت الحكام والأنظمة الرجعية  لا يمكنه أن يتحرر من الاستعمار والصهيونية .                                                                                                              
نعم إن المقاومة العربية هي الحل  وهي الخيار الوحيد ضد العدو الصهيوني  والاستعمار  لكن دعم المقاومة يقتضي  من الشعب العربي وقواه التقدمية  النضال في سبيل الحكم الديمقراطي  الرشيد  الذي ينبع من إرادة الشعب دون تزييف ودون التردد على السفارات  أو اخذ الضوء الأخضر من الأجنبي  الذي لا يرى فينا إلا مصلحته فقط . فالنضال في سبيل الديمقراطية بالأشكال المدنية والسلمية لا يتناقض مع المقاومة  ضد الصهيونية والاستعمار. فلا بد أن يتحرر الإنسان العربي  أولا من الخوف والاستبداد   حتى يستطيع تحرير أرضه  ويبني وحدة أمته  .                                                                 
النفطي حولة: 15ماي 2008

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 13:40
Le chanteur algérien Baâziz refoulé de Tunisie
par noreply@blogspirit.com (TUNISIA Watch) - 75 hitsflux RSS de ce reporter Flux RSS de ce reporter flux RSS de ce theme Flux RSS de International

bc45e76b9c12c041f2ea9a76fd499573.jpgLe chanteur algérien Baâziz a été refoulé hier du sol tunisien sans aucun motif. Arrivé hier matin à l'aéroport de Tunis dans l'objectif de passer un week-end en touriste avec un ami, le chanteur s'est vu accoster par des policiers qui lui ont intimé l'ordre de quitter le territoire tunisien. Contacté par téléphone, le chanteur s'est dit outré par une telle attitude de la police tunisienne. « C'était très humiliant de me voir refouler comme un vulgaire criminel, j'exige des explications et je suis en droit de savoir pourquoi on m'a refusé l'accès à ce pays », nous dit-il avec force détermination à ne pas se taire. « Je n'ai rien fait pour mériter un tel accueil, si au moins j'avais commis un délit, j'aurais parfaitement assumé, qu'ils me disent ce qu'ils me reprochent. Je ne vais pas me taire, je vais aller voir l'ambassadeur de Tunisie en Algérie pour lui demander de me notifier par écrit la raison de mon refoulement », souligne Baâziz qui parle de mépris à l'égard des artistes algériens de la part des autorités tunisiennes.

L'artiste connu pour ses chansons engagées et subversives n'est pas à son premier refoulement de ce pays voisin. Le 2 février dernier, au lendemain d'un concert donné dans le cadre du festival du rire en Tunisie, Baâziz s'est vu convier par la police, qui s'était présentée à son hôtel, de quitter le territoire tunisien alors qu'il devait donner un autre spectacle le jour même.

« A aucun moment lors de ce spectacle je n'ai critiqué le régime tunisien, j'ai même eu droit à des articles élogieux dans la presse tunisienne. Les policiers se sont contentés de me dire de quitter la Tunisie sans aucun justificatif », précise-t-il, en notant qu'à l'époque certains avaient lié ce refoulement à la visite que devait effectuer Bouteflika en Tunisie. « Sous-entendant que la décision venait d'Alger. Mais en rentrant à Alger, je n'ai point été dérangé, je suis même passé à la télé et je n'ai pas été inquiété », note l'artiste.

Ce dernier qui a mis fin au contrat qui le liait à la société tunisienne Karoui & Karoui n'exclut pas que ses ex-employeurs soient derrière cette série de refoulements et le fait d'avoir acquis une notoriété certaine dans ce pays voisin est une autre piste à creuser, note notre interlocuteur. « Je ne suis pas le premier artiste à qui on a réservé un tel mépris, il y a quatre mois de cela Lotfi double Kanon a eu droit aussi à un refoulement, d'autres artistes ont eu droit même à un emprisonnement. Qu'est-ce qu'ils ont contre les artistes algériens en Tunisie ? Je tiens à dénoncer ce mépris, j'ai été humilié et je ne vais pas laisser passer cela », estime-t-il. Le ton moqueur et critique adopté par le chanteur vis-à-vis du régime algérien fait-il craindre un effet de contagion et d'écho de l'autre côté des frontières de l'Est ? Nous attendrons comme Baâziz la réponse de l'ambassadeur de Tunisie.

Nadjia Bouaricha - El Watan - 10 Mai 2008

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 13:35
Quel rôle pour l’Algérie ?
 

 

 

Une réunion ministérielle des pays arabes concernés par le "processus de Barcelone" est prévue  au Caire, le 24 mai  afin de se concerter sur l'initiative française de création de l'"Union pour la Méditerranée". A noter que le président français, Nicolas Sarkozy, veut lancer le 13 juillet l'Union pour la Méditerranée, un projet de partenariat entre l'UE et ses voisins du sud de la Méditerranée.Outre les Palestiniens, neuf pays arabes sont concernés par le dialogue euro-méditerranéen de Barcelone, lancé en 1995 par l'Union européenne en direction des pays du Sud : l'Egypte, la Libye, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie, la Syrie, la Jordanie et le Liban.
Si les pays voisins, notamment l'Egypte et la Tunisie, veulent jouer un rôle pilote dans le projet de l'Union pour la Méditerranée, l'Algérie reste distante sur ce projet, d'autant qu'elle n'a pas encore tranché sur ce dossier qui manque d'éclairage et de précisions sur sa mission et son fonctionnement. Même si la France parle d'un rassemblement dans lequel les pays de la Méditerranée peuvent coopérer d'une manière plus efficace dans tous les domaines, notamment dans l'économie, la sécurité, la circulation des personnes en se base toujours sur le principe de réservation des intérêts communs des deux rives. La France a montré son intérêt au soutien de l'Algérie à ce projet, un intérêt  manifesté depuis le premier déplacement du président français en Algérie après son élection, lors duquel il a fait part au  président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, de son projet de la mise en place de l'Union pour la Méditerranée. Le président Sarkozy avait proposé à l'Algérie, lors d'une visite officielle en décembre, de construire "l'Union méditerranéenne" sur la base de "l'amitié franco-algérienne".
Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est attendu demain en Algérie afin d'aborder avec les responsables algériens le dossier de l'Union pour la méditerranée.
Selon un communiqué publié par le ministère français des Affaires étrangères,  "le principal objectif de ce déplacement est d'aborder avec nos partenaires algériens le dossier de l'Union pour la Méditerranée, dont l'Algérie doit être un acteur majeur ". M. Kouchner "sera porteur d'un message du président" Nicolas Sarkozy. 
Cette visite intervient après celle de la ministre de l'Intérieur, Mme Alliot Marie, qui a, en dehors de la coopération sécuritaire, porté un message du président français au président Bouteflika. La responsable française a déclaré, dans une conférence de presse à l'issue de sa visite en Algérie, que rien n'a été réparti pour le lancement du projet de l'Union pour la Méditerranée, en assurant que chacun aura sa part. Elle a tenu à affirmer également que l'Algérie aura un rôle stratégique dans cette union en étant un grand pays dans la région.    
En dehors du dossier de  l'Union pour la Méditerranée, les relations bilatérales franco-algériennes seront également à l'ordre du jour de la visite de Kouchner, puisque la visite du responsable de la diplomatie française s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route initiée par le chef de l'Etat et le président français, six mois après la première visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en Algérie. Par ailleurs, cette visite sera  l'occasion d'aborder l'ensemble des questions régionales et internationales.
Nacéra C.

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 13:31
La "famille musulmane" conviée au rendez-vous annuel du Bourget
 

 Comme chaque année, Jamila Labidi passera une journée "au moins" au Parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis), où se tient, du 8 au 11 mai, le 25e rassemblement de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Ne serait-ce que pour s'y procurer livres et DVD de culture islamique destinés à ses enfants, deux filles de 15 et 8 ans et un garçon âgé de 12 ans.
 
 
Cette enseignante d'arabe de 44 ans, installée dans le Val-d'Oise, assistera aussi avec son mari, cadre dans l'informatique, à des conférences sur la famille, thème de réflexion choisi, cette année, par l'organisation. Elle écoutera ce que Tariq Ramadan, l'intellectuel musulman controversé, absent des rassemblements de l'UOIF depuis plusieurs années, a à dire sur le sujet au cours d'une conférence intitulée "La famille, de l'idéal à la réalité : des étapes, des exigences, un djihad".
 
Franco-Tunisiens arrivés en France en 1992, les Labidi sont au clair sur ce que doivent être une "famille musulmane" et les valeurs à transmettre à leurs enfants. "L'islam ne se résume pas au port du voile ou à la prière, affirme la mère de famille qui, contre l'avis de ses parents, s'est elle-même voilée à 14 ans. Nous essayons de ne pas faire vivre à nos enfants la morale islamique comme des interdits mais comme un chemin qui mène à l'équilibre."
 
"LIBERTÉ, VALEUR SUPRÊME"
 
Chayma, l'aînée qui ne porte pas le voile, sait qu'il est inutile de compter sur un pantalon taille basse ou un tee-shirt décolleté, et qu'un petit ami ne sera pas le bienvenu à la maison. "Je lui dis qu'elle doit se distinguer des autres, explique sa mère, qu'elle n'a pas à exhiber son corps comme une marchandise. Elle est française, mais elle est aussi de confession musulmane. Jusqu'à présent, je crois qu'elle comprend."
 
Les trois enfants suivent des cours de langue arabe incluant une éducation à l'islam et le garçon de 12 ans apprend, depuis quatre ans, le Coran dans une école religieuse. Pour la plus jeune, Mme Labidi a demandé à la cantine de l'école un régime sans viande, afin de respecter les règles alimentaires islamiques. Les Labidi ont inscrit, cette année, Chayma dans l'enseignement catholique privé, afin de la préserver de "la violence et du manque de mixité" observés dans le public. Ils l'auraient bien scolarisée dans un lycée musulman, mais, en région parisienne, les places sont chères et ce type d'établissements n'est pas reconnu par l'éducation nationale.
 
Elle-même contrainte par son voile à un travail dans le milieu musulman, Mme Labidi craint que ses enfants soient victimes de discriminations. "Je laisserai mes filles choisir mais ce serait dommage qu'elles renoncent à des études et à un travail pour porter le voile", estime-t-elle. "Pourquoi ne verrait-on pas en France des femmes voilées travailler dans les banques, les restaurants, les écoles, comme ailleurs en Europe ?", glisse-t-elle. Elle reconnaît toutefois disposer ici d'une liberté religieuse plus grande que dans son pays d'origine et inculque à ses enfants "la liberté" comme "valeur suprême" de la France. 
 
 
Stéphanie Le Bars
 
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Une 25e rencontre en pleine crise des institutions musulmanes

 
Le rendez-vous annuel de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), l'une des principales composantes de l'islam en France, se tient en pleine crise des institutions représentatives musulmanes. L'annonce, le 3 mai, par Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et responsable de la fédération de la Grande Mosquée de Paris, de ne pas participer aux élections visant à renouveler les instances régionales et nationales le 8 juin, pourrait compromettre la légitimité des résultats sortis des urnes. Dans ce contexte, Fouad Alaoui, vice-président de l'UOIF, par ailleurs candidat à la succession de M. Boubakeur à la tête du CFCM, a choisi de centrer sa traditionnelle intervention politique sur ce thème, samedi 10 : "Quel avenir pour la représentation de l'islam en France ?" Un intitulé qui rompt au passage avec le concept de "l'islam de France", dont l'émergence et la défense figurent pourtant au programme officiel de l'UOIF.
 
(Source : « Le Monde », (Quotidien – France), le 10 mai 2008)
 
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