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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 12:47

Racisme . Scandale d’État après la révélation, par une vidéo amateur, de la vraie nature d’un ministre de l’Intérieur récidiviste .
« C’est un type qui est drôle, qui blague tout le temps. » Dixit Christine Lagarde, ministre de l’Économie. Brice Hortefeux ? Un sacré taquin ! À se tordre de rire. Comme du temps de la colonisation. Y a bon Banania ! Si bien que l’on ne sait plus ce qui est le plus grave. La saillie raciste de l’actuel ministre de l’Intérieur et ex-ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale ? Ou les arguments de ses collègues pour tenter d’en atténuer la portée ? L’affaire de la vidéo enregistrée lors de l’université d’été de l’UMP, à Seignosse, le week-end dernier, en dit long sur l’idéologie profonde partagée par la droite toujours imprégnée de l’esprit de Vichy.
« c’est un gros raciste »
Rappel des faits. On voit Brice Hortefeux, flanqué de Jean-François Copé hilare, s’adressant à un jeune militant d’origine maghrébine qui sollicite une photo en sa compagnie. On entend une voix de femme qui précise au ministre que le jeune homme « boit de la bière et mange du cochon », histoire de souligner que le jeune sarkozyste, en dépit de son faciès, n’est surtout pas musulman. Diable, l’UMP est un mouvement large mais il y a quand même des limites… Le ton est donné, le sujet de la conversation est bien clair. Brice Hortefeux : « Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. » Loin de casser l’ambiance, tout le monde s’esclaffe.
Brice Hortefeux est un récidiviste. C’est un obsédé de l’identité des Français normaux. Blancs. L’ex-ministre de Dominique de Villepin, Azouz Begag, en a fait les frais. Un jour, Brice Hortefeux lui lance, en colère : « Allez, fissa, sort de là ! Dégage d’ici, je te dis, dégage. » Même Rachida Dati, selon Libération, en est persuadée. « C’est un gros raciste », aurait-elle avoué. Autre ministre de la diversité, Fadela Amara. Elle aussi a avalé les insultes racistes de l’individu. Lequel l’a présentée ainsi : « C’est une compatriote, même si ce n’est pas forcément évident, je le précise. » De quoi séduire l’électorat frontiste sans trop forcer sa nature.
« c’est au-delà
du dérapage »
L’affaire fait fort heureusement grand bruit. En d’autres temps, il y aurait de la démission dans l’air. Au lieu de quoi, même le premier ministre François Fillon vole au secours de son ministre en dénonçant « une campagne de dénigrement assez scandaleuse. Il n’y a pas l’ombre du début d’une polémique sur le sujet. Je veux redire à Brice Hortefeux toute la confiance qui est la mienne. » Porte-parole du gouvernement, Luc Chatel parle de « polémique assez ridicule », de « harcèlement ». Philippe de Villiers, nouvellement rallié à Sarkozy, évoque « une manipulation misérable qui vise à salir la réputation de Brice Hortefeux ». Reste que beaucoup, à gauche, à droite, et dans les associations antiracistes ou des droits de l’homme, ne l’entendent pas de cette oreille. Alima-Boumédienne-Thiery, sénatrice Verte : « Brice Hortefeux a signé son arrêt de mort politique. » Dominique de Villepin : « Les propos et les explications du ministre de l’Intérieur sont alambiqués. »
Martine Aubry, première secrétaire du PS, se dit « consternée » devant des propos « absolument effrayants ». Benoît Hamon demande la démission du ministre, tout comme le NPA d’Olivier Besancenot. « Ces propos sont inadmissibles », a commenté Marie-George Buffet (PCF), élargissant sa condamnation à « la politique conduite par Hortefeux et Sarkozy concernant l’immigration. » Pour Robert Hue, « quand on a siphonné les voix du Front national, on doit entretenir cet électorat. Le président de la République avait tenu des propos de même nature dans son discours de Dakar. C’est grave et cela va au-delà du dérapage ». Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH) se demande « comment un ministre peut tenir ces propos après avoir sanctionné un préfet, il y a quelques jours, pour les mêmes raisons ». Pour l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), « ces propos sont en totale contradiction avec l’esprit, affiché, la semaine dernière, lors de la rencontre avec le milieu associatif ». Allez, c’était une blague !
Dominique Bègles
(Source: "L´Humanité" (Quotidien - France" le 12 septembre 2009)
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