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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 13:31
La "famille musulmane" conviée au rendez-vous annuel du Bourget
 

 Comme chaque année, Jamila Labidi passera une journée "au moins" au Parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis), où se tient, du 8 au 11 mai, le 25e rassemblement de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Ne serait-ce que pour s'y procurer livres et DVD de culture islamique destinés à ses enfants, deux filles de 15 et 8 ans et un garçon âgé de 12 ans.
 
 
Cette enseignante d'arabe de 44 ans, installée dans le Val-d'Oise, assistera aussi avec son mari, cadre dans l'informatique, à des conférences sur la famille, thème de réflexion choisi, cette année, par l'organisation. Elle écoutera ce que Tariq Ramadan, l'intellectuel musulman controversé, absent des rassemblements de l'UOIF depuis plusieurs années, a à dire sur le sujet au cours d'une conférence intitulée "La famille, de l'idéal à la réalité : des étapes, des exigences, un djihad".
 
Franco-Tunisiens arrivés en France en 1992, les Labidi sont au clair sur ce que doivent être une "famille musulmane" et les valeurs à transmettre à leurs enfants. "L'islam ne se résume pas au port du voile ou à la prière, affirme la mère de famille qui, contre l'avis de ses parents, s'est elle-même voilée à 14 ans. Nous essayons de ne pas faire vivre à nos enfants la morale islamique comme des interdits mais comme un chemin qui mène à l'équilibre."
 
"LIBERTÉ, VALEUR SUPRÊME"
 
Chayma, l'aînée qui ne porte pas le voile, sait qu'il est inutile de compter sur un pantalon taille basse ou un tee-shirt décolleté, et qu'un petit ami ne sera pas le bienvenu à la maison. "Je lui dis qu'elle doit se distinguer des autres, explique sa mère, qu'elle n'a pas à exhiber son corps comme une marchandise. Elle est française, mais elle est aussi de confession musulmane. Jusqu'à présent, je crois qu'elle comprend."
 
Les trois enfants suivent des cours de langue arabe incluant une éducation à l'islam et le garçon de 12 ans apprend, depuis quatre ans, le Coran dans une école religieuse. Pour la plus jeune, Mme Labidi a demandé à la cantine de l'école un régime sans viande, afin de respecter les règles alimentaires islamiques. Les Labidi ont inscrit, cette année, Chayma dans l'enseignement catholique privé, afin de la préserver de "la violence et du manque de mixité" observés dans le public. Ils l'auraient bien scolarisée dans un lycée musulman, mais, en région parisienne, les places sont chères et ce type d'établissements n'est pas reconnu par l'éducation nationale.
 
Elle-même contrainte par son voile à un travail dans le milieu musulman, Mme Labidi craint que ses enfants soient victimes de discriminations. "Je laisserai mes filles choisir mais ce serait dommage qu'elles renoncent à des études et à un travail pour porter le voile", estime-t-elle. "Pourquoi ne verrait-on pas en France des femmes voilées travailler dans les banques, les restaurants, les écoles, comme ailleurs en Europe ?", glisse-t-elle. Elle reconnaît toutefois disposer ici d'une liberté religieuse plus grande que dans son pays d'origine et inculque à ses enfants "la liberté" comme "valeur suprême" de la France. 
 
 
Stéphanie Le Bars
 
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Une 25e rencontre en pleine crise des institutions musulmanes

 
Le rendez-vous annuel de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), l'une des principales composantes de l'islam en France, se tient en pleine crise des institutions représentatives musulmanes. L'annonce, le 3 mai, par Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et responsable de la fédération de la Grande Mosquée de Paris, de ne pas participer aux élections visant à renouveler les instances régionales et nationales le 8 juin, pourrait compromettre la légitimité des résultats sortis des urnes. Dans ce contexte, Fouad Alaoui, vice-président de l'UOIF, par ailleurs candidat à la succession de M. Boubakeur à la tête du CFCM, a choisi de centrer sa traditionnelle intervention politique sur ce thème, samedi 10 : "Quel avenir pour la représentation de l'islam en France ?" Un intitulé qui rompt au passage avec le concept de "l'islam de France", dont l'émergence et la défense figurent pourtant au programme officiel de l'UOIF.
 
(Source : « Le Monde », (Quotidien – France), le 10 mai 2008)
 
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